MARIE-CLAIRE BANCQUART
1932. Naissance de Marie-Claire Bancquart à Aubin(Aveyron), d’une mère originaire de l’Aveyron et d’un père originaire du Pas-de-Calais.
1937- Atteinte d’une tuberculose osseuse de la hanche, alors que les antibiotiques sont encore inconnus, elle passe à Berck quatre ans , allongée et plâtrée. Elle savait heureusement lire avant sa maladie ; elle lit beaucoup, au hasard d’une bibliothèque composée aussi bien de catalogues que de romans , classiques ou non, ou de dictionnaires. Depuis 1939, les malheurs de la guerre ne sont pas sans atteindre aussi les malades : faim, bombardements.
1941 :à Paris (occupé par les troupes allemandes jusqu’à la fin de 1944.) ----Délivrée du plâtre , lente reprise de la marche, entrecoupée de complications. En décembre 1942, entre à l’école primaire, puis en juillet 1943 au lycée Camille Sée (le lycée commence alors à la classe de Sixième). En classe de Première, elle reçoit le premier prix de Français au Concours général, en 1949.
En septembre 1949, rechute de la maladie. Mais cette fois , on a découvert les antibiotiques. Séjour de plusieurs mois à l’hôpital, où elle prépare la seconde partie du baccalauréat, obtenue en 1950. Guérie, elle prépare ensuite l’Ecole normale supérieure.
Une enfance et un début de jeunesse malheureux, en somme ;mais en1951, dans la troupe de théâtre antique de la Sorbonne, elle rencontre Alain Bancquart, élève du Conservatoire à Paris. Cette rencontre est immédiatement capitale. Elle l’est restée , depuis toutes ces années.
1952 :entre à l’Ecole Normale supérieure. Agrégée en 1955, mariée la même année avec Alain Bancquart. Elle est successivement maître de conférences à l’Université de Clermont-Ferrand, professeur aux Universités de Brest, puis de Rouen, puis de Paris XII-Créteil, puis de Nanterre, enfin, en1994, à l’Université de ParisIV-Sorbonne, où elle est maintenant professeur émérite.
Au début de ses recherches en vue du doctorat , elle a déjà résolu de tenter d’écrire des romans ou des poèmes ; ce pourquoi ,dans la crainte recevoir de trop impérieuses influences d’écrivains contemporains, elle décide d’orienter ses recherches hors de la littérature présente, vers une époque très attirante pour elle : de 1870 à 1914, la littérature française traverse un moment capital . Elle prépare une thèse sur Anatole France, bon connaisseur de l’époque, dans laquelle il s’inscrit lui-même comme écrivain et comme partie prenante dans l’affaire Dreyfus. Sa thèse Anatole France polémiste (édition Nizet) est soutenue en 1962 ; elle éditera une étude sur la vie de l’écrivain, Anatole France, un sceptique passionné, Calmann-Lévy 1984, et les Œuvres de l’écrivain dans la Bibliothèque de la Pléiade, de 1991 à 1994. Entretemps et depuis , ses recherches sont allées vers d’autres écrivains de l’époque, pour se fixer enfin sur Maupassant ( étude sur Maupassant conteur fantastique , Lettres Modernes, 1994, édition des Contes normands, cruels, fantastiques , trois volumes dans la Pochothèque, 2004 )…
Son activité critique s’est étendue peu à peu vers des époques plus proches de nous : au Paris fin de siècle, s’ajoutent Paris des surréalistes et Paris dans la littérature après 1945 ,2006 (éditions de la Différence). Elle a dirigé à la Sorbonne le séminaire sur la poésie du XXe siècle, et le groupe de recherche qui élabora le livre Poésie française 1945-1970( PUF, 1995) . Elle a organisé à Cerisy un colloque sur André Frénaud (André Frénaud ou la négation exigeante, Le Temps qu’il fait, Cognac, 2004), et elle écrit , en particulier dans la revue Europe, des notes sur la poésie nouvellement parue.
Ses activités critiques lui ont valu le prix Sainte-Beuve de la critique, le grand prix de l’Association internationale des critiques, le grand prix de critique de l’Académie française, et le grand prix de l’essai de la Ville de Paris.
Tout en écrivant et éditant des poèmes, elle a édité des romans:
chez Belfond L’Inquisiteur, 1980 ; Les Tarots d’Ulysse, 1984
chez François Bourin, Photos de famille, 1988 (passé dans la collection « J’ai lu » ; Elise en automne, 1911 (passé en Livre de poche)
aux éditions de Fallois, Une femme sans modèles, 1999.
Mais elle s’est éloignée de l’ écriture du roman, pour donner la préférence à celle de la nouvelle (Impostures, éditions de l’Amourier, 2007),
et, surtout, à celle de la poésie :
Mais, Vodaine, 1969 ; Projets alternés, Rougerie, 1972 ; Mains dissoutes, Rougerie, 1975 ; Cherche-terre, Saint-Germain-des-Prés, 1977 ; Mémoire d’abolie, Belfond 1978 ; Partition, Belfond, 1981;Votre visage jusquʼà lʼos, Temps Actuels, 1983;Opportunité des oiseaux, Belfond, 1986;Opéra des limites, José Corti , 1988; Sans lieu sinon lʼattente, Obsidiane, 1991; Dans le feuilletage de la terre, Belfond, 1994; Énigmatiques , Obsidiane,1995; La vie, lieu-dit, Obsidiane1997, coédition/Noroît ;La paix saignée, précédé de Contrées du corps natal, Obsidiane, 1999;Rituel dʼemportement, Le Temps quʼil fait/Obsidiane, 2002(anthologie personnelle) ;Anamorphoses, aux éditions Ecrits des Forges, à Trois-Rivières, Québec, 2003;Avec la mort, quartier dʼorange entre les dents, Obsidiane, 2005 ; Verticale du secret, Obsidiane, 2007; Terre Énergumène, le Castor Astral, 2009 ; Explorer lʼincertain, lʼAmourier, 2010 .
Un recueil mêlant critique et poésie, Entre marge et présence, Écrits du Nord/ Henry, Montreuil-sur-Mer, 2009.
Paru en 2012 : Violente vie, au Castor Astral.
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Marie-Claire Bancquart fait partie des jurys des prix Apollinaire, Ivan Goll, Max-Pol Fouchet, et de jurys annuels.
Des lectures en France et à l'étranger (Angleterre, Allemagne, Belgique, Canada, Chili, Espagne, Etats-Unis, Irlande, Israël , Luxembourg, Maroc, Mexique, Pologne, Québec) .
Une collaboration avec Alain Bancquart, compositeur : dix-sept pièces, allant de la mise en musique de poèmes à l’opéra de chambre.
Sur elle: le livre A la voix de Marie-Claire Bancquart (1996, éditions du Cherche- Midi) ; des numéros spéciaux de revue:La Sape ( déc. 1998) , Autre Sud ( juin 2000), Nu(e) (janvier 2001), Friches (printemps 2005), Poésie 2002 (octobre 2005), Arabesques (février 2006). Un "Spécial Marie-Claire Bancquart" les 21, 22, 23 janvier 2008 sur Poezibao ( http://poezibao.com ) –
Un livre d'essai sur sa poésie , de Peter Broome, en anglais sauf les citations des poèmes, In the Flesch of the Text, The Poetry of Marie-Claire Bancquart, a paru en mars en 2008 aux éditions Rodopi.
Une journée dʼétude sur sa poésie à lʼUniversité de Paris –Ouest Nanterre, le 1er décembre 2010.
Un colloque sur sa poésie à Cerisy-la-Salle, du 3 au 10 septembre 2011. II est paru aux éditions Peter Lang, en Janvier 2013.
Sa poésie a reçu les prix Max Jacob, Supervielle, le grand prix de poésie de la ville de Lyon, le grand prix d'automne de la Société des gens de Lettres , et en 2012 le prix Robert Ganzo.
